Maison de Victor Hugo à Guernesey

Louis Napoléon Bonaparte

Louis-Napoléon Bonaparte ( 1808 – 1873).
Empereur des Français (1852 – 1870).

Louis Napoléon Bonaparte

Neveu de Napoléon Ier, fils d’Hortense de Beauharnais et de Louis Roi de Hollande. Après des tentatives avortées pour soulever la garnison de Strasbourg (1836) et pour s’emparer de Boulogne (1840), il est enfermé au fort de Ham. C’est là qu’il écrit l’Extinction du paupérisme, dont la tendance sociale plut à Hugo. Il s’évade en 1846, ayant revêtu le costume d’un maçon du nom de Badinguet (selon la tradition en tout cas, ce nom deviendra le surnom de l’Empereur), et s’enfuit en Angleterre. Il revient en France en septembre 1848 ; il avait été élu député à l’Assemblée Constituante en juin. En octobre, il rend visite à Hugo pour solliciter son appui en vue de sa candidature à la présidence de la République. Hugo, séduit par les principes d’ordre que suppose le seul nom de Bonaparte, et par les idées sociales progressistes du candidat, fait aussitôt campagne pour lui dans le journal de ses fils l’Evénement. Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte est élu triomphalement. Il prête serment à la Constitution. Hugo soutient sa politique à la Chambre, tout en percevant les signes avant-coureurs d’un coup d’Etat, puis (au printemps 1850) entre dans l’opposition de gauche, et, le 10 février 1851, attaque pour la première fois le prince-président du haut de la tribune, au sujet de la dotation. Dans son grand discours du 17 juillet 1851, il dénonce les ambitions du prince-président et lance cette phrase fameuse :

« Quoi ! après Auguste, Augustule ! Quoi ! parce que nous avons eu Napoléon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon le Petit ! »

Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851, le prince-président fait son coup d’Etat. L’Assemblée est dissoute ; les députés de la gauche, dont Hugo est un des chefs, sont poursuivis ; par affiches apposées dans la nuit, les Français apprennent que le prince-président sollicitera la présidence pour dix ans, avec des pouvoirs étendus. Les 21 et 22 décembre, un plébiscite l’approuve, par 7 439 216 voix contre 640 737. Le 14 janvier, la nouvelle Constitution est promulguée. Le 21 novembre 1852, un plébiscite approuve la transformation du prince-président en Empereur des Français sous le nom de Napoléon III.

Ayant appris la nouvelle du coup d’Etat à 8 heures du matin, le 2, Hugo va retrouver les députés de la gauche, rue Blanche, et participe à l’organisation d’un comité de résistance. Le 3, il arrive au Faubourg-Saint-Antoine au moment où le député Baudin est tué, et tente, avec quelques collègues, de soulever les ouvriers, sans succès ; le 4, il va encourager la résistance. Mais celle-ci s’éteint après la fusillade sur les Boulevards. Cependant, Hugo doit se cacher, et , grâce au dévouement de Juliette Drouet, trouve un abri sûr. Le 7, il reçoit un faux passeport au nom de l’ouvrier imprimeur Lanvin ; le 11, déguisé en ouvrier, il prend le train pour Bruxelles, où il arrive le 12. Le 9 janvier, il est officiellement expulsé du territoire français, avec 65 autres députés ; il est proscrit. Il est certain que la police a, sinon favorisé, du moins accepté avec satisfaction son départ. S’il était resté, on aurait dû l’emprisonner, mesure qui aurait considérablement gêné le gouvernement, vu la gloire de l’écrivain.

Napoléon III décréta l’amnistie pour les proscrits le 16 août 1859. Hugo refusa d’en profiter :  » Quand la liberté rentrera, je rentrerai. » Une seconde amnistie sera proposée le 14 août 1869 ; Hugo refuse encore. Napoléon III prisonnier des prussiens le 2 septembre 1870, à la suite de la défaite de Sedan, la République est proclamée le 4. Aussitôt, le 5, Hugo passe la frontière ; il reçoit à Paris un accueil triomphal.

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