Quatrième enfant de Victor et d'Adèle, né le 21 octobre 1828. Prénommé Victor, il prendra plus tard le prénom de François-Victor. A vingt ans, il s'engage aux côtés de son père pendant les evénements de 1848, collabore activement au journal l'Evénement, est emprisonné pour délit d'opinion en 1851 ; libéré, il subit diverses épreuves d'ordre sentimental, puis rejoint son père à Jersey.
Il le suit à Guernesey, et là s'attelle à une traduction des oeuvres de Shakespeare, qui fait encore autorité de nos jours (la meilleure réalisée au 19ème siècle). Cette traduction publiée de 1859 à 1866, conserve sa valeur sinon par l'exactitude littérale du sens, du moins par une aisance qui la rend utilisable par les comédiens. Victor Hugo ne pratiquait pas la langue anglaise ; c'est par son fils qu'il eut l'occasion de pénétrer l'oeuvre du génial dramaturge, fort mal connu de lui, malgré de nombreuses références. Le résultat le plus direct de cette découverte fut William Shakespeare (1864), étude sur les démarches du génie, à propos de l'auteur dramatique anglais.
Fiancé à Emily de Putron, François Victor revient à Bruxelles après la mort de celle-ci, rédige l'article concernant la place Royale, où la famille Hugo avait passé seize ans, pour le Paris Guide publié à l'occasion de l'exposition de 1867. Rentré à Paris, il fonde, avec son frère, Paul Meurice, Auguste Vacquerie et Rochefort, le journal le Rappel (1869), républicain radical. Atteint par la tuberculose pendant l'exil (comme sa fiancée Emily de Putron), il meurt à quarante-cinq ans, en 1873. Victor Hugo eut en lui le fils le plus dévoué et le plus affectueux.